Une vérité qui dérange

Les autoentrepreneurs ont-il le droit d'avoir des frais de fonctionnement ?

Le repas s’achève et la serveuse apporte l’addition, majorée de 10 % correspondant au service. La scène se passe à l’étranger, mais les convives, des Français, s’offusquent de cette pratique un peu cavalière. La serveuse explique qu’ici, le service n’est pas inclus, contrairement à la France. Et notre groupe de compatriotes de s’interroger sur ces différences de pratiques.

Je peux aisément transposer ce débat à mon système de facturation. Soucieuse de transparence vis-à-vis de mes clients, je souhaitais détailler au maximum les frais que je leur imputais. En plus de ma rémunération en honoraires (estimée à partir du temps passé sur un dossier) et des frais techniques au réel qu’ils paient directement auprès des fournisseurs, figuraient des frais de gestion correspondant à un pourcentage de mes frais fixes liés au fonctionnement de ma petite entreprise. Des frais généraux intrinsèques à l’existence de mon business (location de bureau, électricité, chauffage, papier, ordinateur, stylo…) et lié à l’exécution de mes missions pour le compte de mes clients. Un investissement de base que je me dois de répercuter sur mes clients pour arriver à l’équilibre - a minima - sous peine de mettre la clé sous la porte. Je gère un business, même si ce n’est « qu'une » auto-entreprise.

Las. Il semblerait que ce souci de transparence gêne aux entournures, certains clients refusant même de payer des sommes pourtant dérisoires en comparaison des frais techniques engagés.

Alors à l’image des chefs gardant jalousement leurs secrets de cuisine, je décide d’opter pour moins de transparence et d’afficher un prix consolidé pour la prestation Électron Libre Communication, englobant à la fois honoraires et frais de fonctionnement. À moi désormais de faire ma cuisine interne.